Tu as de la chance !
Tu as de la chance !
Est-ce qu’il vous arrive aussi d’entendre cette phrase ?
Et comment vous sentez-vous quand on vous répond ça ?
Personnellement, je suis très mal à l’aise. Je me sens coupable. Moi, j’ai de la chance, alors que d’autres non !
Un vieille pensée enracinée dans ma mémoire, une croyance que j’ai fait mienne. Un « autosabotage », pour reprendre l’expression de Jacques Salomé dans « À qui ferais-je de la peine si j’étais moi-même ? » chez Pocket, une attitude sacrificielle, de l’autopunition, de l’autodestruction.
Comment cela ?
Simplement parce que j’ai grandi auprès d’un frère aîné qui avait des problèmes d’apprentissage en raison d’un handicap cognitif. Longtemps, j’ai entendu dans mon entourage des réflexions du type : « toi tu as de la chance ! Tu comprends facilement, tu es bonne à l’école ».
Évidemment, c’est le genre de message qui vous aide à vous construire avec une bonne dose de culpabilité. La différence qui faisait de moi « la vilaine fille » qui n’avait pas de difficultés. Rajoutez à ça une bonne couche d’éducation judéo-chrétienne bien culpabilisante, et le tour est joué.
J’étais une privilégiée de comprendre en classe ! J’ai longtemps pensé qu’avoir de la chance était honteux.
Alors, aujourd’hui, j’ai pris la décision de revenir sur cette expression : avoir de la chance !
Pour commencer, le mot chance vient du latin cadentia ou cadere qui signifie « tomber ». Ainsi, la chance serait cette aubaine imprévue qui déboule dans notre vie. Ce quelque chose d’inattendu qui nous tombe dessus.
Pourtant, ce n’est pas parce que cette « chose » s’offre à nous que nous allons y gagner. On parle aussi de « malchance », littéralement la mauvaise chance.
Restons, aujourd’hui, sur l’idée d’une « bonne chance » et savoir transformer ce don en opportunité.
Encore faut-il savoir « saisir la chance » !
Là, m’est revenue une tranche de vie. À l’ESGF, l’école de commerce où j’ai fait mes études à Paris, en dernière année, un professeur de gestion était mon tuteur de stage. En fin d’année scolaire, je le croise dans un couloir. Nous échangeons les politesses d’usage et il me demande :
« Vous faites quoi dans les prochains jours ?
-Je cherche du travail.
-Tenez, prenez ma carte, et appelez-moi ! »
Quelques jours après, j’appelais, et la secrétaire de l’entreprise me donnait un rendez-vous avec la DRH : « nous attendions votre appel ».
C’est ainsi que j’ai décroché mon premier emploi à la Direction Régionale de Leroy Merlin Paris : assistante au contrôle de gestion et aux ressources humaines.
Certains m’ont dit « tu as de la chance ! »
Aujourd’hui, je dis non ! Durant l’année, j’avais travaillé et écouté les conseils de mon tuteur. J’avais proposé des actions dans l’entreprise où je faisais mon stage, me donnant à fond sur mes activités. Enfin, je m’étais arrachée sur mon mémoire !
Alors, oui, j’ai eu la chance qu’il y ait un poste à pourvoir à ce moment-là ! J’ai eu la chance de rencontrer mon prof dans un couloir ! Mais ce n’est que le résultat de conjonctions. Ce qui est important, c’est que j’ai su saisir l’opportunité qui m’était offerte.
La chance, elle arrive très souvent !
Mais ce n’est pas parce qu’elle nous tombe dessus que nous savons la reconnaître ou voulons même saisir l’occasion qui nous est offerte.
Saisir la chance, c’est Oser !
Quelquefois, nous ne voulons pas prendre de risque. Il arrive que nous prenions ce qui nous est offert et nous gagnons, mais parfois nous perdons. C’est le jeu de la vie.
Ensuite sachons provoquer la chance ! Croire que tout est possible et mettre tout en branle pour faire comme si… Ensuite, ça arrive ou pas. Malgré notre engagement, voire notre acharnement, les événements ne se déroulent pas toujours comme nous le souhaiterions. Parfois, ça ne fonctionne pas !
La chance, c’est aussi se laisser connecter à ce qui nous est offert et y croire. C’est accepter de lâcher prise pour prendre ce qui est bon pour nous, même si ce n’est pas ce que nous aurions choisi. En laissant aller ce qui n’est pas pour nous, nous abandonnons le contrôle. Nous nous mettons en capacité de recevoir. Nous acceptons.
Alors, la chance arrive, parce qu’elle est là, tout près. Soyons attentifs aux signes… C’est savoir recevoir cette affaire, ce je-ne-sais-quoi, en quoi nous ne croyons pas et qui devient un possible, une réalité tangible.
Aussi, la prochaine fois qu’on vous dira : « tu as de la chance ! », respirez et observez…
En regardant bien, vous vous rendrez-compte que Dieu, l’Univers, ou nommez-le comme vous voulez, vous a fait un cadeau, et vous, vous avez su recevoir.
Éprouvez de la gratitude, pour vous-même, pour avoir vu et osé, et pour le divin, la providence, qui vous a offert ce cadeau.
C’est ça La Chance !
Bonnes fêtes de Noël à vous.
Isabelle ABBADIE-BAOUSSON
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