I.15-Le détachement vis-à-vis de ce que nous percevons et que nous désirons, la voie du lâcher prise…
I.15 Drishta-anushravika-vishaya-vitrishnasya vashīkāra-samjnā vaïrāgyam.
« Le non-attachement est induit par un état de conscience totale qui libère du désir face au monde qui nous entoure ».*
Drishta = ce qui est vu, anushravika = ce qui est entendu, vishaya = l’objet d’expérience, vitrishnasya = sans désir, vashīkāra = a pouvoir sur, samjnā = la conscience profonde, vaïrāgyam = le non-attachement, le détachement.
Le lâcher-prise décrit dans le sutra I.12 est notre capacité à ne pas nous attacher à tout ce qui nous entoure.
Ainsi, nos sens de perceptions que sont l’écoute et la vision nous ouvrent vers l’extérieur. Ces sens nous sont utiles dans notre vie matérielle pour vivre la relation aux autres, entendre et voir ce qui nous entoure.
Cependant, ils peuvent devenir notre pire cauchemar quand nous les utilisons de manière accrue au point de vouloir posséder des biens, l’autre, les idées des autres…
Le désir est utile quand il s’agit de vivre. Mais le désir de contrôler la vie, de maîtriser ce qui se passe ou ce que les autres font ou pensent, comprendre tout et tout connaître, devient un fléau qui nous emprisonne. Nous devenons assujettis, esclaves de ce désir.
Nous sommes « possédés », envahis par des pensées jusqu’à ce que nous obtenions ce que nous désirons.
Ce sutra nous explique que le lâcher-prise, c’est accepter ce qui se passe dans notre vie, c’est sortir de la dépendance à l’autre, à une pratique, aux biens. C’est sortir de l’exagération et de l’amoncellement de choses et d’idées.
Dans ma vie quotidienne, je suis sujette à cette dépendance quand je ne veux pas lâcher une action dans laquelle je suis engagée.
Par exemple, quand j’écris des formations, je suis capable de rester sur le dossier avec le désir profond de ne pas lâcher la tâche dans laquelle je suis absorbée, tant que je n’ai pas terminé.
Plus que de la persévérance cela devient de l’entêtement !
Souvent, des douleurs dans les épaules ou les cervicales surviennent, mais je persiste.
Du coup, je ne me respecte pas, oubliant d’écouter les signaux de mon corps. Je plonge aveuglément dans l’action.
Ce manque d’égard vis-à-vis de mon rythme biologique me mène dans la douleur physique et parfois dans la maladie.
Mon corps parle et ma tête n’entend pas !
Le lâcher-prise, c’est accepter notre humanité et varier les activités : les vivre avec joie et plaisir.
C’est lâcher l’effort volonté, se libérer de l’emprise du « vouloir-force » de notre psychisme, du « vouloir-posséder » les objets et parfois les gens.
C’est prendre soin de soi, du Temps pour Soi et pour notre corps qui est le temple de notre âme.
Pour apprendre à lâcher l’effort-force, cette semaine :
Côté coaching,
- Quelle place je laisse aux biens matériels dans ma vie ?
- Comment me défaire de la dépendance au matériel ?
- Quelles sont mes relations aux autres, en amour, en famille, avec les amis ou les collègues et relations ?
- Quelle place je donne au savoir et à la connaissance ?
- Comment me défaire d’un trop grand attachement à la connaissance si celui-ci me rend prisonnier de mes pensées ?
- Quelle place à la spiritualité dans ma vie ?
- Qu’est-ce que je mets derrière ce mot ?
- Quelle place je laisse aux croyances qui ne sont pas les miennes et à ceux qui les détiennent ?
Côté yoga,
Pratiquez en relâchant l’effort-force
- Debout, les mains jointes devant le cœur, installez votre posture
- Une fois installés, observez votre respiration et relâchez vos tensions corporelles
- Puis amenez votre attention dans vos mains
- Pressez les paumes l’une contre l’autre en ressentant les tensions qui s’installent dans les poignets jusqu’aux épaules
- Maintenez la posture en amenant l’attention dans ces tensions de manière à les relâcher sur les expirations
- Observez et conservez la posture jusqu’à que vous ressentiez que c’est suffisant
- Acceptez de sortir de la posture, aussi simple soit-elle, avant que les tensions physiques ne deviennent contraignantes
Un vrai chemin vers l’humilité…
Bonne semaine à vous.
Isabelle ABBADIE-BAOUSSON
*Traduction Françoise MAZET – Yoga-Sutras Patanjali – Albin Michel – Spiritualités vivantes.
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