Sutra I.18-Le Samādhi Asamprajnata, état d’unité ou pure consience
Plus nous pratiquons le yoga, la méditation, plus l’état de pure conscience s’établit naturellement, sans avoir recours à un support (réflexion, ou raisonnement vu dans le Sutra précédent).
Cependant, les samskāra, ces conditionnements imprégnés dans notre inconscient, ressurgissent et viennent perturber cette tranquillité de l’esprit, cet état de paix intérieure.
I.18 Virāma-pratyaya-abhyāsa-pūrvah samskāra-shésho anyah
« Quand cesse toute activité mentale grâce à l’expérience renouvelée de cet état, s’établit le Samādhi Asamprajnata, sans support. Cependant, demeurent les mémoires accumulées par le Karma »*
Virāma, cessation, abstention, arrêt, renoncement -pratyaya, opinion, conviction, idée, croyance, foi – abhyāsa, pratique intense – pūrvah, qui vient de, précédé de – samskāra, empreinte, imprégnations psychiques résultants des actes passés -shésho, le reste, le reliquat – anyah, l’autre (ici l’autre Sāmadhi).
L’état de pure conscience devient de plus en plus présent. Il tend à devenir un état de paix permanent. Cependant, notre psychisme est encore en proie aux conditionnements du passé , conscients ou inconscients, les samskāra. Ceux-ci s’expriment dans tous les domaines de notre vie, au travail comme dans notre vie privé. La conscience se trouve ébranlée par certaines conditions issues de notre histoire personnelle.
Pourtant, l’état de pure conscience s’invite de plus en plus fréquemment. Les choses, les choix, les décisions s’imposent à nous, sans réfléchir. Swami Prajnanpad parlait de « voir ». On vit l’expérience, sans jugement. On s’ouvre à « ce qui est » et on voit la vie, libres de toute interprétation.
Cet état de yoga « d’unité » est présent dans toutes nos sphères de vie : professionnelle, personnelle, sociale, familiale, amoureuse. Son expression peut différer selon le domaine. Elle s’exprimera selon notre façon de répondre aux samskāra liés aux différents milieux dans lesquels nous évoluons.
Ainsi, j’ai eu le plaisir de passer un week-end entre amis, il y a quelques temps. J’ai découvert l’une des personnes que je connaissais dans le milieu professionnel sous l’emprise des samskāra, dans la sphère privée.
Au travail, cette personne était reine de patience et d’écoute envers les clients et les collaborateurs, appréciée précisément pour cette disposition. Au contraire, dans le cercle privé, la patience pouvait se dissoudre, laissant plus facilement la place à l’expression de l’impatience, voire de la colère…
C’est typiquement l’exemple de nos vies : nous ne sommes pas « les mêmes personnes » selon les lieux et les moments, sous l’emprise de nos conditionnements.
Patanjali nous dit ici que lorsque nous sommes dans l’état de conscience, nous sommes libérés de ces comportements. Nous vivons, tout simplement. C’est le Samādhi Asamprajnata.
Cette semaine, côté coaching :
- Comment puis-je faire cet expérience de l’état de conscience ?
- Dans quelles sphères de vie suis-je plus dans cette posture ?
- Quelles sont les qualités sur lesquelles je peux m’appuyer pour atteindre cet état ?
Côté yoga :
Pratiquez l’attention dans vos activités
- En vous lavant les mains, à quoi pensez-vous ?
- Quelle importance de penser à cela ?
- Portez l’attention sur la façon dont vous vous lavez les mains, que se passe-t-il en vous ?
- Quel changement se produit dans la perception de l’instant que vous vivez ?
Bonne semaine à vous.
Isabelle ABBADIE-BAOUSSON
*Traduction Françoise MAZET – Yoga-Sutras Patanjali – Albin Michel – Spiritualités vivantes.
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