I.14 – La persévérance pour expérimenter l’état de Yoga

I.14 Sa tu dīrghakāla-nairantarya-satkāra-ādara-āsevito dridha-bhūmih.
« Mais elle n’est une base solide que si elle est pratiquée avec ferveur, persévérance, de façon ininterrompue et pendant longtemps ». *

 

Dans le sutra I-13, nous avions vu que la pratique intense est l’énergie que nous déployons pour nous établir dans notre intériorité et ainsi trouver l’état de yoga. Le sutra I.14 nous invite à entrer dans la régularité de la pratique.

Sa = elle, sous-entendu la pratique intense (abhyāsa) ne devient un fondement (bhūmih) solide (dridha), que si elle est pratiquée (āsevita) avec persévérance (ādara), avec ferveur (satkāra), sans interruption (nairantarya) et pendant longtemps (dīrghakāla).

 

Quand nous pratiquons le yoga, nous ressentons des effets bénéfiques sur notre corps et notre mental.
Dans les mouvements que nous faisons, nous portons notre attention sur la respiration qui guide le geste dans la conscience des sensations éprouvées. Le but est de vivre pleinement cet état de yoga.

Cette attention au présent ne peut entrer dans notre vie que grâce à la régularité dans l’exécution et l’intégration dans tous les actes de notre vie. Nous allons passer de l’effort d’attention, à l’état de concentration, puis à l’attention à l’instant présent. Comme lorsque nous apprenons une nouvelle discipline, nous nous concentrons dans la pratique jusqu’à ce qu’elle devienne automatique, puis naturelle et authentique.

L’attention à l’instant présent ne peut devenir réelle que si nous pratiquons avec ferveur et régularité, dans toutes nos actions.

Ce sutra parle de cette implication dans la voie du yoga, qui est voie de persévérance, de ferveur, d’amour, avec confiance dans l’atteinte d’un résultat positif.

A mon niveau, je me suis posée la question de comment opérer ?

Partagée entre la culpabilité de ne pas pratiquer régulièrement et le choix de faire d’autres activités telles que la nage avec palmes ou l’apnée, je me suis rendue compte que le yoga s’intégrait à merveille dans ces autres pratiques.

Ainsi, dans l’apnée, les pranayamas permettent de travailler la conscience de la respiration, tout en améliorant la souplesse de la cage thoracique et l’attention au présent. Dans la nage avec palmes, l’attention à chaque mouvement effectué en conscience me ramène à celle effectuée dans les séances de yoga. Finalement, j’ai intégré cette attention à « ce qui est » dans les autres disciplines…

 

Côté coaching, cette semaine :

• Posons-nous la question de comment entrer dans la régularité d’une pratique sur du long terme ?
• Quel regard portons-nous sur nous quand nous abandonnons notre pratique régulière ?
• Que faisons-nous pour revenir à la pratique, sans jugement, avec ferveur ?
• Comment faire pour installer cette démarche régulière ?
• Que faire pour ne pas créer des interruptions dans notre pratique ?

 

Côté yoga :

Pratiquez l’attention à votre respiration

• Allongé.es sur votre tapis, en shavasana. mains tournées vers le plafond, les bras éloignés du corps pour laisser les épaules se détendre
• Détendez en conscience, toutes les tensions présentes
• Laissez-vous respirer et portez l’attention sur votre respiration
• Puis amenez votre attention sur les points de contact de votre corps dans le tapis
• A l’inspiration, observez l’espace de votre ventre à votre poitrine
• A l’expiration, observez l’espace de votre poitrine à votre ventre.

Cette pratique peut être réalisée pendant une dizaine de minutes, tous les jours, le matin au réveil ou le soir au coucher, afin de la « ritualiser » et instaurer une régularité.

 

Bonne semaine à vous.

Isabelle ABBADIE-BAOUSSON

 

*Traduction Françoise MAZET – Yoga-Sutras Patanjali – Albin Michel – Spiritualités vivantes.

 

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