Sutra I.8 – Notre perception de la réalité est faussée à chaque fois que nous n’agissons pas à partir de notre conscience profonde.
Nous poursuivons notre découverte des modalités de la pensée selon Patanjali. Ces fonctionnements de notre mental qui sont la cause de notre souffrance psychologique.
La semaine dernière, nous avions parlé de pramāna, le raisonnement juste, ou quand nous nous appuyons sur la connaissance ou sur une règle dans notre raisonnement. Notre savoir n’étant pas adapté à la situation donnée, notre action s’en trouve faussée, notre discernement est anéanti.
Aujourd’hui, nous découvrons l’erreur, Viparyaya.
I.8- Viparyayo mithyā-jnānam a-tadrūpa-pratishtham
« L’erreur est une connaissance fausse non établie sur le Soi (qui n’est pas en relation avec la conscience profonde) »*
Viparyaya, l’erreur, la conception fausse, la contradiction avec soi-même, est basée sur notre conception individuelle de la réalité. Selon notre interprétation personnelle, nous agissons sous le joug de notre émotivité, asservis par notre subjectivité.
Par exemple, nous écoutons un interlocuteur sans lui prêter attention, perdus dans nos pensées. Et quand nous lui répondons, nous lui donnons le conseil qu’il n’attend pas. Il a juste besoin d’être écouté.
Viparyaya, c’est le travers que j’ai, en tant que maman, quand ma fille me raconte un fait à l’université qui la perturbe dans son cours de compta. Au lieu de l’écouter, je m’empare de son histoire et lui raconte comment ça se passait pour moi, dans la même matière, quand j’étais étudiante.
Viparyaya, c’est l’histoire de l’humanité qui pensait que la Terre était le Centre de l’Univers.
Copernic a défendu la théorie de l’héliocentrisme, selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil. Galilée l’a prouvé au XIIème siècle.
Ce dernier, en présentant une évidence qui était inenvisageable pour les hommes et la pensée de l’époque, s’est vu obligé de renier la vérité pour échapper à la mort.
Viparyaya, notre réalité bancale à laquelle nous croyons fermement, au risque de générer le conflit et de vivre en guerre parce que nous refusons ou ne savons par voir la vérité.
Nous nous coupons de notre conscience (notre Soi selon Jung), la Source de la perception juste, de la réalité non troublée par les élucubrations de notre pensée.
Cette semaine, la réunion de mes deux pratiques pour développer notre discernement
Côté coaching :
- Comment mes erreurs conditionnent mes relations avec les autres ?
- Quelle(s) souffrance(s) engendrent mes erreurs pour moi-même ? Pour les autres ?
- Quels comportements issus de mes erreurs troublent mes relations avec les autres et avec moi-même ?
- Comment utiliser mes erreurs comme source de transformation personnelle ?
Côté yoga : la posture du lièvre, Shashankasana .
Assis sur les talons, le dos droit, les cuisses sur les mollets en Vajrasana.
- Écartez les genoux de la largeur des hanches
- Redressez-vous sur les genoux
- S’inclinez-vous en posant la tête sur le sol, le dos rond
- Attrapez vos talons avec vos mains.
- Levez les fessiers aussi haut que possible, jusqu’à ce que les cuisses soient perpendiculaires au sol
- Levez vos mains vers le ciel, ou gardez-les autour des talons
- Maintenez la posture sur plusieurs respirations en portant l’attention dans votre dos à l’inspiration et dans le ventre à l’expiration.
- Pour quitter la posture, ramenez les bras sur les talons, redressez-vous doucement sur les genoux, puis asseyez-vous dans la posture de Vajrasana.
Cette posture améliore la digestion et élimine la fatigue grâce à l’afflux de sang vers la tête.
La tête vers le bas permet d’envisager la vie d’un autre point de vue : l’inversion du regard du bas vers le haut.
Bonne semaine à vous.
Isabelle ABBADIE-BAOUSSON
*Traduction Françoise MAZET – Yoga-Sutras Patanjali – Albin Michel – Spiritualités vivantes.
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