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Nos démons et les 7 péchés capitaux

- Temps de lecture : 4 minutes

Au moment où j’ai dû choisir un thème pour écrire aujourd’hui, j’ai relu mon planning éditorial qui me proposait : « Nos démons intérieurs ».
Alors, à mon habitude, je suis partie sur la toile voir l‘étymologie du mot « démon ». Et mes recherches m’ont promenée dans le monde religieux, plus particulièrement le christianisme. Inévitablement, le mal, tel que décrit par la religion, m’a amenée progressivement vers le mot « péché », cette transgression consciente et volontaire de la loi divine (définition du Larousse).

Ouverte à la souffrance humaine, que je côtois et que j’expérimente, je n’ai pu m’empêcher de revoir ce que représentaient les 7 péchés capitaux et regarder leur impact, d’un point de vue expérimental, dans ma vie de tous les jours.
Ces péchés sont l’avarice, la colère, l’envie, la gourmandise, la luxure, l’orgueil et la paresse.

Mais qu’est-ce qu’un péché ? Et encore plus capital ? A l’origine, le mot « péché » vient du latin « peccatum », erreur, faute, transgression. Capital vient du latin « caput », la tête . Donc, il s’agirait de « la faute en tête » ou la faute principale.
Observant cette notion de « faute principale », je peux revisiter l’impact de ces péchés au niveau de ma vie quotidienne et de la société dans laquelle j’évolue. Quels sont les effets de mes actions et de mes pensées auprès de mon entourage ?

Ainsi, l’avarice, cet attachement excessif aux richesses, nous amène à ce besoin de posséder toujours plus et à garder ce que nous engrangeons. Un tel attachement est source de souffrance car je vais vouloir conserver ce que je possède, quitte à me disputer pour ne pas partager. Quand j’observe aujourd’hui le monde et la société de consommation, je pourrais croire que plus je possède, plus je vais être heureuse.
Mais il s’agit d’un leurre. Mon esprit s’empare de cette idée et je crois que je vais être heureuse, et cela m’amène à vouloir posséder plus. Illusion ! Car jamais ce besoin ne se tarit : accumuler et posséder jusqu’à étouffer sous les quantités d’objets inutiles. C’est le désir de prendre, râga, dont parle Patanjali dans les yoga sutras et qu’il présente comme une des causes de la souffrance, en lien avec nos émotions.

De fait, ce désir de prendre m’amène vers l’envie. Ce mot viendrai de invidia, en latin, qui signifie jalousie et haine. Là ou l’avarice concerne les biens matériels, l’envie relève de la relation à l’autre. Il s’agit d’un sentiment où l’ego est perturbé. Je compare ce que l’autre a et que je n’ai pas. Je veux posséder cette autre chose qu’il a et que je n’ai pas. Toujours dans l’illusion ! Je le relierai à « asmitâ » en sanskrit, qui est le sens du je, l’ego.

Ensuite vient la colère. Cette émotion si destructrice qui nous amène à créer des conflits. Au niveau inter personnel, elle peut apporter la guerre. Ce qui est dommageable, ce n’est pas la colère en elle-même. Ce n’est qu’une émotion. Ce qui est dangereux, ce sont les effets de cette colère dans ma relation à l’autre. Elle peut être source de violence. Quand je suis en colère, souvent je peux étouffer et je ne trouve pas de mots pour exprimer ce que je ressens. La violence surgit en réponse à une émotion que je ne peux verbaliser.
Ce qui est important alors, c’est d’apprendre à accueillir ma colère, la mettre en conscience et découvrir, au fond, la raison de cette colère : inquiétude liée à un événement ou sentiment de ne pas être respectée ? Mettre en lumière ce qui m’agite, c’est cette conscientisation qui me facilite l’écoute de mes besoins : besoin d’être rassurée, respectée, comprise,…

La gourmandise semble amusante à priori. Presque insignifiante, surtout quand je pense à des bons plats qui me font saliver. Pourtant, le problème n’est pas d’aimer la bonne chère, mais de manger sans m’arrêter. Ne pas savoir prendre soin de soi jusqu’à s’encombrer l’estomac. Me rendre malade de manger ! La société d’opulence dans laquelle nous vivons nous amène à dépasser les limites, ne plus savoir s’arrêter aller dans l’excès. Et elle est aussi ce besoin de cumuler toujours plus de tout ! Liée à l’avarice. Je le lie directement à Bramacharya, la tempérance dans les yoga sutras de Patanjali. Et pourtant, quel besoin je nourris à me remplir ? Quel acte de désamour de soi !

La luxure est cet attachement aux plaisirs de la chair, sexuels. Est-ce dans la quantité des conquêtes ou des actes que je prends plaisir ?Est-ce que je viens tenter de combler autre chose, un vide, en remplissant mon carnet de rendez-vous charnels ? Ne vaut-il mieux pas faire l’amour avec Amour ?

La paresse qui me porte à ne pas remplir mes obligations. Pour autant, est-ce si mal ? Oui, si je le fais en conscience et que, délibérément, je ne répond pas à ce qui est nécessaire de faire. Pour autant, la peur d’être paresseuse ne doit pas m’amener à faire plus qu’il n’en faut et à être en hyper activité, au risque de ne pas répondre à mon besoin fondamental de repos. Il faut apprendre à équilibrer « temps pour soi », en conscience, et activité.

L’orgueil, une estime excessive de soi qui me porte à me mettre en avant et supplanter autrui, prendre la vedette. Typiquement, quand je suis invitée à une réunion, à un repas, et que je monopolise la parole, en ramenant à moi tout ce qui est présenté.
Il est dit que l’orgueil est le pire des péchés capitaux. Pourquoi ? Parce que je vole à autrui sa place et le mérite. Je me prends pour plus importante que je ne suis. C’est m’attribuer quelque chose qui ne m’appartient pas. Un vol déguisé. Astéya, en sanskrit, le non vol est le terme des yoga sutras que je lie particulièrement à l’orgueil.

En observant ces péchés, ou fautes, je me rends compte que dans ma vie de tous les jours, je peux facilement créer la souffrance en moi et autour de moi, en adoptant ces comportements. Il s’agit d’erreurs d’ajustement face à la vie. En agissant ainsi, je renie l’amour. Téléguidée par ces émotions, ces pensées ou les sentiments qui en découlent, je me mets dans une position de mal-être qui ne correspond pas à ce que je suis, au fond de moi. Je me malmène et suis en désamour. C’est renier le divin en moi.

Mais, comme le dit Patanjali, sutra II-16  : « Héyam dukham an-âgatam »
La douleur à venir peut être évitée.

Il est possible de corriger ces défauts. En coaching comme en yoga, je vais observer ces comportements, en moi et dans mes accompagnements. Je vais voir les disfonctionnement du mental. En portant l’attention sur mes actions et mes pensées, je peux agir avec discernement et faire un choix en libre conscience. Alors, je laisse la lumière jaillir du fond de mon cœur afin d’illuminer ma journée et celle des personnes de mon entourage.

Alors, l’Amour s’exprime à travers moi et autour de moi.

Bonne semaine.
Isabelle ABBADIE-BAOUSSON

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