Marche Méditative

Hier, samedi 16 octobre, j’animais le premier week-end yoga et méditation au Monastère Notre Dame de Prouilhe, dans l’Aude. Nous avons partagé un moment de pratique dans la campagne environnante, chacun expérimentant sa marche méditative.

Aujourd’hui, j’aimerai redonner quelques clés sur une méditation en marchant.

Vimala Thakar écrit dans l’énergie du silence : « la méditation est la relaxation dans l’action ».
(L’énergie du Silence, page 119, aux éditions Accarias l’Originel).

Il ne s’agirait donc pas de pratiquer, mais d’être ? Il est difficile de pratiquer la méditation, si nous partons du fait qu’elle est un état.
Cependant, nous pouvons nous exercer en pratiquant des moments de concentration où nous nous libèrerons des mouvements de nos pensées pour trouver le silence.

En ce moment privilégié de l’automne où nous nous dirigeons progressivement vers l’hiver et l’intériorité, nous pouvons encore pratiquer la marche dans la nature et nous exercer à nous connecter à nous-même. Pratiquer la concentration (dhâranâ en sanskrit), c’est cette faculté à diriger notre mental vers l’objet de méditation, en l’occurrence la marche.

L’exercice que je propose est assez simple :

1. Mettez en conscience votre corps en pratiquant la marche et en observant votre manière de marcher.
2. Lorsque nous marchons, nous sommes happés par l’extérieur et la nature qui nous entoure, et cela est bien. Toutefois, il est intéressant de porter l’attention sur nous et de nous recentrer. Alors, nous tournons notre conscience à l’intérieur de nous-même et nous pouvons observer ce qui se passe en nous.
   Commencez par observer votre manière de déposer vos pieds sur le sentier et voyez ce qui se passe : comment posez-vous votre talon, puis votre façon de dérouler chaque pied sur le sol ? Quelles sont vos sensations ?
3. Mettez votre attention sur votre souffle : comment l’air entre dans vos poumons, comment il sort.
   Est-ce que votre respiration est régulière, rapide ou courte ? Est-ce que vous respirez en gonflant le ventre ou plutôt en gonflant la poitrine ?
4. Utilisez l’observation pour calmer le mental : inspirez et remplissez-vous d’oxygène, de joie et d’énergie venant de la nature, expirez et lâchez les tensions, les pensées et l’énergie négative.

Exercez-vous et profitez des moments de marche, en ville ou en pleine nature pour vous offrir ce retour vers vous. Vous recentrer.

Au début, vous aller vous évader, et c’est très bien ! Vos pensées sont présentes et vont tournoyer dans votre tête, telles des papillons qui virevoltent dans la nature. Les papillons, c’est joli à regarder. Et pourtant, progressivement, vous parviendrez à observer ces moments où votre attention va se relâcher et vous reviendrez, consciemment, à votre manière de marcher, à votre souffle.
Peu à peu, vous allez ramener votre attention, avec douceur et tendresse pour vous-même, vers le souffle, les pas,…

Vos pensées se calmeront, le silence s’installera et vous vous en trouverez reposé(e).

Bonne semaine…

Isabelle ABBADIE-BAOUSSON