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La douleur avenir peut être évitée. Yoga-Sutra II.16.

- Temps de lecture : 4 minutes

Je remercie ici Françoise MAZET pour son enseignement et ses conférences sur les Yoga-Sutras de Patanjali, pendant les quatre années d’études à l’École Française de Yoga Midi-Pyrénées. Cette transmission m’a donné l’envie d’expérimenter au quotidien et de continuer mon chemin de vie à travers l’écriture sur les Yoga-Sutras. Merci Françoise pour tout ça.

 

Sutra II.16 – Héyam duhkham an-āgatam
« La douleur à venir peut être évitée ».*

 

Nous n’aimons pas souffrir et nous passons notre temps à vouloir éviter la douleur.

La bonne nouvelle, c’est que cette souffrance peut être évitée !

 

Qu’est-ce que la douleur ?

Le Larousse nous dit : « 1. Sensation pénible, désagréable, ressentie dans une partie du corps : La vive douleur causée par une brûlure,
2. Sentiment pénible, affliction, souffrance morale ; chagrin, peine : Raviver une douleur ancienne. »

Quand nous observons la vie, nous rencontrons la souffrance, de la naissance à la mort.

L’être humain souffre, physiquement et moralement.

Siddhartha Gautama (celui qui a atteint son but), devenu Le Bouddha (ou l’éveillé), découvrit la souffrance par les quatre rencontres, ou les « 4 grands signes » (un malade, un vieillard, un cadavre et un renonçant ou ermite), qui le menèrent sur le chemin de l’éveil.

Dans la Bible, la souffrance est présente dès la Genèse « C’est dans la douleur que tu mettras des enfants au monde », Genèse 3.16. Le livre de Job « L’homme naît pour souffrir, Comme l’étincelle pour voler », Job 5:7 nous explique pourquoi les justes sont confrontés à la souffrance. Ou encore La Passion du Christ, dans le nouveau testament, nous raconte les maux traversés par Jésus pour souffrir comme les hommes et nous guider sur le chemin de la libération, vers la Vie où plus personne ne souffre.

Donc, la souffrance semble inhérente à la condition humaine.

 

Mais que signifie la douleur à venir peut être évitée ?

Dukham est la « douleur » existentielle, Héyam signifie « éviter » et an-āgatam veut dire « à venir ».*

Ainsi, cette douleur à venir n’est ni présente, ni encore existante.

Aujourd’hui, la recherche sur la douleur a démontré que la souffrance est en partie générée par nos émotions. Nous souffrons quand nous sommes tristes face à une perte. Quand nous sommes en colère, nous souffrons parce que nous ne sommes pas en accord avec ce qui se passe. Toutes les émotions sont naturelles. Elles proviennent même de notre physiologie. Notre cerveau libère des anti-douleur, les endorphines et autres substances appelées « hormones du bonheur » pour nous permettre de traverser les épreuves rencontrées.

Elles sont donc humaines, dans ce que l’humain a d’animal, de profond dans son anatomie.

Alors, comment éviter ?

La souffrance venant de notre cerveau, nous stockons des informations dans notre mémoire. Nous nous souvenons d’effets désagréables et nous ne voulons pas revivre ce qui s’est passé. Nous projetons dans l’avenir la peur d’une souffrance future.

Notre mental est responsable de la douleur. Nous entrons dans un processus : la mémoire se réfère au passé et nous transférons l’expérience ancienne dans notre futur. Nous sommes dans l’imaginaire, un vrai bric-à-brac créatif.

C’est donc notre mental qui nous dirige. Notre peur de revivre un événement douloureux.

 

Alors pour nous défaire de cette souffrance, que pouvons-nous faire ?

Tout d’abord, nous pouvons considérer que ce qui s’est passé une fois ne se reproduira pas. Ou, en tout cas, ne se reproduira jamais exactement de la même manière. Il pourra y avoir des similitudes, mais ce ne sera jamais exactement la même chose.

Par exemple, j’ai dans ma famille, deux neveux handicapés. Le premier est le fils d’un de mes beaux-frères, le deuxième est le fils du second. C’est très compliqué à vivre pour les parents, les frères, la famille, parce que le handicap les oblige à se confronter à l’inconnu, à surmonter une société de normalisation où le handicap fait peur. Les parents ne savent jamais comment sera demain, et pourtant, ils vivent et surmontent les obstacles, les uns après les autres. Le handicap est arrivé dans notre famille, c’est un fait. Mais ce sont deux handicaps différents et chaque couple franchit, à sa manière, les obstacles les uns après les autres. Deux événements analogues  et pourtant un vécu différent…

 

Comment éviter la souffrance ?

Seulement en se concentrant sur le présent.
En effet, si nous considérons que le futur est la conséquence de nos actes actuels, nous pouvons agir sur notre avenir, en agissant au moment.

C’est ce que disent les textes sur la spiritualité : la vie c’est l’instant présent. Ainsi, Eckhart TOLLE a écrit son bestseller, « le pouvoir du moment présent », dans lequel il nous donne des clés pour apprendre à vivre.

Le yoga, qui apporte du bien-être physique et donc psychologique, est une pratique qui apporte des transformations à celui qui s’y adonne. « Si je sais et je crois que cela est vrai et que je me contente de le dire, sans pratiquer, les effets ne se feront pas sentir », nous enseigne Françoise. Je peux imaginer que je vais me défaire de mes douleurs musculaires par la pratique du yoga, si je ne pratique pas, les nœuds et tensions resteront présents. Ce que je sais, c’est que je peux me libérer des raideurs, si je pratique. Je ne suis pas sûre que cela se produira, mais je suis certaine que je peux pratiquer et que cela me fait du bien, à défaut de me délivrer.

Éviter la souffrance, c’est faire taire nos pensées et calmer notre mental. C’est créer de l’espace entre nos idées, puis faire le choix en conscience, sans raisonner, de voir ce qui se passe pour nous. « Quels sont mes ressentis et mes pensées ? Sont-ils des désirs que je choisis d’assouvir ou bien est-ce que je fais le choix, libre dans ma tête, de suivre mon instinct ? « .

Éviter la souffrance, c’est parvenir « à voir », comme le disait Swami Prajnanpad. Dans la simplicité, c’est être là tout simplement et choisir de vivre.

Pour conclure je citerai cette phrase : « Hier est derrière, demain est mystère, et aujourd’hui est un cadeau, c’est pour cela qu’on l’appelle le présent ». Film Kung Fu Panda.

 

Bonne semaine

Isabelle ABBADIE-BAOUSSON

 

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Image Canva

*Traductions Françoise MAZET – Yoga-Sutras Patanjali – Albin Michel – Spiritualités vivantes.

 

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