Il est urgent de ralentir !

Voici plusieurs mois, cette phrase s’était imposée à moi, comme sujet d’un article à écrire. Et aujourd’hui, il me semble urgent de le faire…

Cette urgence est devenue criante ce jeudi, après avoir eu une discussion avec un proche sur l’importance de vivre ses choix.
Ensuite s’est invitée la radio dans ma voiture. C’était l’émission ‘’La Quatre saisons n’est pas qu’une pizza’’ animée par Suzanne Gervais sur France Musique. Guillaume NERY était interviewé.

Dans cet entretien, l’apnéiste, double champion du Monde et multiple recordman du Monde, explique les bienfaits de l’apnée : cette pratique  »nous amène à ralentir, parce qu’on est dans un monde de l’accélération, on va toujours de plus en plus vite. On se rend compte que cette accélération de notre quotidien c’est aussi une accélération de nos pensées… j’ai l’impression qu’on se précipite, je ne sais pas vers quoi ? Mais on se précipite ».

Néry parlait à la radio de cette sensation d’accélération, celle-là même que j’avais éprouvée dans ma vie. Jusqu’au moment de la rupture : le burn-out.

Depuis j’ai ralenti…

J’ai redécouvert le plaisir à être dans l’eau. Je me suis sentie revivre, comme une plante flétrie que l’on arrose. J’ai nettoyé le flot de mes pensées. L’environnement aquatique offre une paix totale. Il s’accorde à merveille avec le yoga : un équilibre paisible dans notre silence intérieur.

Quand nous sommes dans l’eau, nous sommes portés par son rythme.

Son rythme ? Oui ! Sur l’eau, quand nous flottons, le roulis nous balance tranquillement. Nous nous laissons bercer par l’onde et les vagues.

Sous l’eau, c’est plus calme, plus proche du silence.

Le silence sous l’eau ? Le son de l’eau, les sons dans l’eau. Les poissons et la vie sous-marine et « le chant des baleines », nous dit le champion d’apnée. Et pour moi, les battements de mon cœur… Cette sensation est très agréable.

Avez-vous entendu les battements de votre cœur ?

Je les entends dans mes pratiques de yoga, quand à la fin d’une séance, je suis installée dans une posture, en suspension dans la respiration. Je les entends dans l’eau, quand je ne respire plus et que je suspend le temps, le souffle…
Alors les battements sourds et profonds me rappellent que nous ne sommes pas faits pour courir tout le temps.

Il est urgent de ralentir !

Soixante à quatre-vingts battements par minute représentent la moyenne des pulsations cardiaques pour un adulte sénior au repos. Quand nous sommes en stress ou sursollicités, nous passons à 100 pulsations, voire plus.

Je pense à l’expression : vivre à 100 à l’heure !

Vivre à 100 à l’heure ?
Nous courons plus vite vers notre fin : regardez les effets néfastes sur notre santé, notre société, notre environnement. Toujours plus vite et toujours plus : la surconsommation, et la pollution.

Ce système sociétal du « toujours plus » entraîne l’humain dans une course effrénée jusqu’à emballer son cœur. Vivre à 100 à l’heure : le chemin le plus rapide pour atteindre au mieux de la tachycardie et pire une crise cardiaque !

L’emballement de notre cœur nous conduit plus vite vers l’emballage de notre corps.

Il est urgent de ralentir !

Vivre au tempo de notre nature profonde, en écoutant les battements de notre cœur.

 

Comment faire ?

Côté coaching :

• À quels moments de la journée, je prends du Temps pour moi ?
• Quels sont les espaces libres dans mon agenda ?
• Quel est l’instant où je décide de ne rien faire ?
• Quel est mon rapport au vide, à l’espace ?
• Quelle importance je donne au temps ? Au temps vide ? Au silence ?

 

Côté yoga :

Vous pouvez vous y exercer à tout moment de la journée :

• Au réveil, écoutez votre respiration et votre souffle, en émergeant tranquillement de votre sommeil et en sortant du lit, sentez votre cœur dans votre poitrine…
• Dans la journée, en étant présent à ce que vous faites, vous pouvez tout aussi bien travailler sur un dossier ou vous occuper à une tâche en étant connecté à votre intériorité. Portez l’attention dans votre poitrine, et observez votre respiration dans la région du cœur.
• Au coucher, posez votre main sur votre poignet ou votre cou et ressentez comment votre cœur bat. Soyez présent à votre respiration du moment et observez le ventre qui se gonfle à l’inspiration et qui se dégonfle à l’expiration.

 

Bonne semaine à vous.

Isabelle ABBADIE-BAOUSSON

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