Familles, je vous aime !
Nous voici arrivés en Vendée où la cousinade se déroule cette année. Nous sommes tous là ! Ceux qui ne pouvaient venir toute la semaine ont tout fait pour être au moins présents le week-end… D’autres arriveront lundi. Ce qui est magique, c’est que nous nous retrouvons tous les 2 ans.
Pour rien au monde, la famille ne manquerait cet événement !
Et pour moi, résonne dans ma tête, le souvenir des grandes tablées de mon enfance. Nous nous retrouvions à jouer entre cousins cousines pendant que nos parents se racontaient autour de la table, buvant plus que de mesure, chantant les airs pyrénéens, les hommes riants à leurs blagues salaces pendant que les femmes opéraient en cuisine.
C’était toujours des moments merveilleux, ces jours heureux où le temps se suspendait pour laisser le présent s’exprimer à travers les rires et les agapes.
Nous renouvelons tous les deux ans ces instants éphémères, où, le temps d’une semaine, nous partageons tout : nos joies, nos peines, nos histoires de femmes de d’hommes du XXIème siècle.
Actuellement je suis seule dans le gîte pendant que toute la famille est partie à la mer, me laissant à mon rendez-vous hebdomadaire d’écriture.
C’est le moment pour moi de définir un thème d’article, et je ne sais pas vraiment de quoi parler aujourd’hui.
Ou plutôt si…
J’aimerai vous embarquer dans les méandres des conditionnements du mental, liées à nos histoires.
Ainsi, hier au soir, nous n’avons pas pu nous empêcher de parler des « pièces rapportées » expression lancée par une des anciennes de la famille… et des effets sur les uns et les autres que cela peut engendrer.
Mais ici, je ne parlerai que de moi.
Cette expression me blesse énormément, car elle exprime pour moi une volonté de séparation entre les gens d’un groupe qui se forme. C’est comme s’il existait le cœur d’une famille, et le reste… Derrière ces mots, j’entends : « il y a la famille, et il y a les autres ». Et si dans ces autres, se cachaient le mal, la méchanceté, voire le malheur pour la famille ?
Il est probable que cette phrase, issue un jour d’une bouche, exprime, pour celle qui l’a énoncée, toute la souffrance qu’elle a ressentie dans sa vie en voyant la famille évoluer, se modifier, l’obligeant à des deuils, des compromis et des renoncements qui ne lui convenaient pas. Et sans qu’elle ose dire.
La non expression des émotions est souvent le terreau des graines de la souffrance.
Ici me vient la phrase qu’ Ines exprimait dans Huis clos de Sartre : « le bourreau, c’est chacun de nous pour les deux autres ». D’où cette croyance installée qui nous fait dire que « l’enfer, c’est les autres ».
Ceci n’est pas la réalité. L’enfer, c’est moi qui le crée. En laissant mon mental pérégriner dans les méandres des récits que j’invente, je crée l’illusion qui m’aveugle et me conditionne. Les kléshas, les causes de la souffrance, selon Patanjali et la philosophie du yoga. Je reporte sur l’autre la responsabilité de ma propre souffrance. Je me fais envahir par des sentiments désagréables, m’aliénant aux conditionnements d’autrui. Pourquoi être un « élément rapporté » pourrait être nuisible ?
Alors, comment sortir de cette douleur ?
Je reprends ma position de coach et je me mets en position « μετά » (méta).
Simplement, j’observe les histoires que je me raconte. Laissons à l’autre ses propres tourments ! Cette pensée me libère. Je me déconditionne pour me reprogrammer.
Si finalement je changeais de regard et décidais de l’orienter autrement ? Et si la pièce rapportée était tout simplement une « valeur ajoutée » ? Le seul risque pour moi serait de me faire taxer pour mon optimisme retrouvé.
La TVA sur l’Amour de Soi et l’Amour de l’autre.
La famille, c’est le meilleur terrain pour développer la rencontre à soi, le siège de toutes les expérimentations pour croître relationnellement. Enfin libérée de cette vieille blessure, je me dirige simplement sur le chemin de la réconciliation.
Familles, je vous aime.
Bonne semaine à vous.
Isabelle ABBADIE-BAOUSSON
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