Économie de l’attention
Cette semaine, j’ai assisté à une matinée de travail et conférences sur le marketing digital. Et j’ai entendu une fois de plus l’expression « économie de l’attention ». Alors, sans savoir pourquoi, mes poils se sont hérissés et je me suis demandée pourquoi ?
Economie de l’attention. Quand j’entends cette expression je repense naturellement à un certain dirigeant de télévision qui avait prononcé les paroles : « Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. » Issu de l’interview de Patrick Le Lay en 2004 pour une revue d’entreprise d’un cabinet (EIM). Source Télérama-Emmanuelle Anizon et Olivier Milot, avec Weronika Zarachowicz, publié le 19/03/20.
A l’époque, déjà, j’avais bondi sur mon siège à l’idée que l’on veuille « vendre mon cerveau ». Pour autant, c’est la réalité du marketing produit pratiqué par nombre d’entreprises. Ceci est la règle de la publicité qui depuis toujours nous incite à consommer toujours plus, pour un bonheur hypothétique.
Le bonheur serait basé sur l’assouvissement de désirs de plus en plus grands.
Tout ceci étant posé nous savons que les possessions matérielles n’apportent en rien le bonheur. Une fois qu’une envie est satisfaite, une nouvelle apparaît qui nous entraîne dans la ronde infernale du toujours plus.
Aujourd’hui, notre attention est tellement sollicitée par les outils médias qui passent par Internet, la télévision, la téléphonie mobile, les possibilités de connexion permanente, qu’en réalité, si nous devons parler d’économie, ce serait plutôt « économiser notre attention » au sens de ne pas la laisser se disperser par tous les outils qui nous entourent.
Donc, il s’agirait plutôt de nous préserver et de prendre soin de notre attention afin de ne pas créer de tensions, en nous accordant des moments de déconnexion. Ces moments de coupure sont nécessaires au repos de notre cerveau, qui, pour être efficace et prendre des décisions avec discernement, doit être mis au repos.
Alors, économisons notre attention afin de pouvoir nous concentrer sur les choses importantes pour nous, sans nous laisser nous disperser.
Pour ce faire, il est primordial de savoir déconnecter numériquement et se connecter à soi. La pratique d’une séance de yoga pendant une heure, ou simplement le travail sur la respiration pendant quelques minutes est un bon moyen de s’octroyer cette parenthèse. Nous pouvons lâcher le tourbillon de nos pensées.
Parfois, nous sommes tellement pris par des habitudes, que nous ne pouvons plus nous passer de ces connexions numériques. Nous sommes intoxiqués.
Voici une séance de 10 minutes de respirations que je vous propose d’introduire dans votre quotidien. Un moyen de créer une bulle que j’utilise dans mes coachings :
- Assis sur une chaise, le dos bien droit et décollé du dossier, les pieds à plat sur le sol, les yeux fermés, amenez votre attention au bout de votre nez. Respirez alors calmement. Observez l’air frais qui entre à l’inspiration et vient jusque dans vos poumons et l’air plus chaud qui ressort à l’expiration.
- Laissez-vous respirer naturellement, sans chercher à modifier votre respiration. Soyez juste observateur.
- Descendez votre regard intérieur au niveau de votre ventre. Vous pouvez, par exemple, poser vos mains, les doigts écartés, les index et les pouces se joignant, autour de votre nombril. Vous inspirez et observez le ventre qui se gonfle doucement sous vos doigts, et expirez en observant le ventre qui se détend.
Cet exercice simple est vraiment facile à mettre en place. Un temps de respiration qu’il est facile de s’offrir pour se détendre et déconnecter numériquement. Un bon moyen pour porter l’attention sur Soi et non sur les sollicitations extérieures.
Je vous souhaite une bonne semaine.
A très vite.
Isabelle ABBADIE-BAOUSSON
Image par Nattanan Kanchanaprat de Pixabay
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