De la colère à la rancœur
Dans la série, nos démons intérieurs, je reviens aujourd’hui sur le thème de la colère, car c’est un état que j’ai longtemps expérimenté.
J’étais tout le temps en colère. Tout événement qui se produisait dans ma vie était prétexte à discussion, menant parfois à des jouxtes verbales desquelles je sortais épuisée et malheureuse.
Une simple émotion était devenue un sentiment, et je ne savais pas pourquoi ?
Je sais seulement que je passais mon temps à juger, critiquer, comparer, jalouser. Parce que quand la colère s’installe et devient permanente, elle agit comme un poison qui se distille dans notre cœur. Au goutte à goutte, elle déverse un venin, forte source de souffrance. Pourtant, je ne le voyais pas. Je ne savais pas. Incapable de comprendre que quelque chose « clochait » en moi, j’étais dans un déni complet. J’éprouvais une sensation douloureuse, enfouie au plus profond de moi et devenant rancœur.
La rancœur, cette émotion toxique qui permet de maintenir le lien avec la souffrance nous empêche de pardonner à celui ou celle contre qui nous éprouvons de la colère. Nous développons un forte douleur psychologique qui devient notre plus proche compagnon, cet ami qui nous conduit vers la solitude et à la position de « victime de la vie ». La rancœur nous empêche de pardonner et de tourner la page.
Alors, comment faire pour en sortir ?
Tout d’abord, il est nécessaire de prendre conscience du jeu qui se joue en nous. Mettre en conscience, c’est se rendre compte que quelque chose « ne colle pas ».
Notre meilleur ami pour guérir de cette blessure, c’est nous-même. Plus particulièrement notre corps. La somatisation. Quand nos conflits psychiques se transmettent à notre corps et que les maux apparaissent, comme pour nous transmettre un message.
Dos et lombalgies, genou et épaules, je crois que toutes les parties de mon corps se sont exprimées en plus de 40 ans…
Mais fallait-il entendre !
Le yoga m’a appris à écouter mon corps et mes ressentis corporels. C’est ainsi que j’ai pu guérir de douleurs au genou et travailler l’ouverture de mes épaules et de ma cage thoracique. Le corps criait la souffrance psychique pour ouvrir ma conscience et interroger mon cœur : « tu as mal, tu souffres ».
Mais pour quelle raison ? Qu’est-ce qui me faisait souffrir ?
Le coaching m’a ouverte à des notions de psychologie. Ma formation de coach, couplée à un accompagnement en psychothérapie, m’a aidée à comprendre que mes représentations m’étaient personnelles. J’avais peut-être interprété des événements à travers mon prisme personnel. Mais les personnes envers qui j’avais de la rancœur ne vivaient pas du tout la même chose.
Cela a mis en lumière ma part de responsabilité dans ma souffrance. Je ne souffrais pas à cause de l’autre, mais bien parce que je m’imaginais des histoires. La faute rejetée sur l’autre, cette source de douleur m’appartenais. Je souffrais, mais l’autre ne le savais même pas !
Sortir du déni, c’est exprimer à soi-même cette souffrance. C’est la verbaliser. Ensuite, nous pouvons regarder les causes de la souffrance. Qu’est-ce qui est de ma responsabilité ? Qu’est-ce qui est de la responsabilité de l’autre ?
Assumer cette responsabilité, c’est accepter nos imperfections et se pardonner à soi-même. C’est se poser les bonnes questions : « qu’est-ce que j’ai compris ? Qu’est-ce que j’ai interprété ? » Et maintenant, si j’acceptais mon humanité ? Si j’acceptais d’être faillible et mes imperfections, mes erreurs ?
Aujourd’hui, en acceptant, je peux me pardonner à moi-même les fautes dont je m’accuse. Quand le pardon est là, alors, je peux m’ouvrir à mes besoins, les comprendre. C’est ouvrir mon cœur à qui je suis. C’est commencer à m’aimer. C’est la voie de la guérison.
Guérie, je deviens capable de pardonner à l’autre. La colère s’éteint.
La lumière surgit. L’Amour peut renaître.
L’Amour de Soi. L’Amour de l’autre.
Bonne semaine à vous.
Isabelle ABBADIE-BAOUSSON
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